Je rends hommage à Sri Yukteshvarji. Je suis conscient de la grâce qui m’a été accordée de recevoir l’enseignement sacré de l’astrologie cosmique qui lui était destiné. Ce savoir m’a été transmis grâce à son héritier spirituel, Swami Shankarananda Giri, ainsi que son proche disciple. Leurs paroles m’ont profondément inspiré.
Sri Yukteshvarji était un saint indien, un yogi et un érudit védique, disciple de Lahiri Mahasaya né en 1855 et toujours présent dans le Cœur. Il a été le guru de Paramahansa Yogananda, un célèbre maître spirituel indien. En plus de sa spiritualité, Sri Yukteshvarji était également un médecin, un astrologue et un astronome érudit.
En étudiant les textes sacrés de l’Inde, il a constaté des erreurs notamment dans l’interprétation des différents âges (yuga). Il a proposé une approche différente de la croyance devenue populaire. Sri Yukteshvarji, a réattribué également la place divine de l’astrologie védique et à insufflé la sagesse dans cette pratique. Ce savoir est aujourd’hui connu comme étant l’astrologie cosmique de Sri Yukteswar, appelée Brahmāṇḍa Jyotiṣ. Ce savoir est protégé par la branche Giri de l’ordre des Swamis.
Il a constaté dans la traversée du temps que les années terrestres mentionnées dans le Manu Samhitā avaient été transformées en années divines, multipliant mystérieusement chaque année par 360. Ainsi, un jour des dieux est devenu équivalent à une année humaine. C’est ainsi que les 1200 années du Kali Yuga, une fois multipliées par 360, sont devenues 432000 années. De ce fait, la société indienne traditionnelle, qui suit souvent les conseils des Pandits et des astrologues sans questionnement, croit que nous sommes toujours dans le Kali Yuga. Le travail remarquable de Sri Yukteswar a permis de repositionner les âges en conformité avec les textes sacrés.
Sri Yukteshvarji avait été invité par un groupe d’astronomes français à réaliser une conférence en France pour présenter ses incroyables recherches sur le sujet. Il avait appris le français pour l’occasion, mais le destin en a voulu autrement. Avant d’avoir pu réaliser cette conférence, il est entré dans son Mahāsamādhi Ses écrits ont cependant influencé de nombreux enseignements spirituels modernes et continuent d’être étudiés par des chercheurs et des praticiens de l’astrologie à travers le monde.
Les Yuga sont des cycles cosmiques de l’histoire humaine qui se répètent en quatre périodes distinctes, chacune ayant une durée différente et représentant une évolution spirituelle. Les quatre Yuga sont Satya Yuga, Treta Yuga, Dwapara Yuga et Kali Yuga. Chaque yuga à sa phase ascendante et sa phase descendante.
Satya Yuga, également appelé l’Âge d’Or, est considéré comme l’ère de la pureté spirituelle et de l’harmonie cosmique. Ce temps marque le point culminant de l’évolution de l’être humain.
Treta Yuga est l’ère où les êtres humains adoptent une attitude divine et empreinte de dévotion en prenant soin des trois corps : physique, astral et causal. Cette attitude leur permet d’éveiller leurs facultés de Karma (l’action), de jñāna (la connaissance) et de bhakti (la dévotion).
Dwapara Yuga est ère de Krishna, l’homme est considéré comme un guerrier qui est continuellement engagé dans des batailles. La pratique religieuse est ritualisée. Même si les êtres humains prennent conscience d’eux-même, ils ne sont pas encore suffisamment conscients de leur âme. C’est pourquoi l’acquisition de la connaissance et la pratique de la guerre sont étroitement liées durant cette période.
Kali Yuga est considérée comme l’ère de la confusion spirituelle et de l’ignorance. C’est une période où les êtres humains sont les plus éloignés de la conscience divine et où les croyances matérialistes dominent.
Selon Sri Yukteswar, l’humanité est appelée à se réveiller de sa somnolence spirituelle et à retrouver son chemin vers une conscience plus élevée. Contrairement à la pratique majoritaire, Sri Yukteshvarji a jugé qu’il est préférable de se baser sur l’équinoxe d’automne pour déterminer dans quelle ère nous sommes. Il déclare que nous avons dépassé l’ère du Kali Yuga. Depuis l’année 1699, nous somme à l’époque de Dwapara yuga.
Le Soleil effectue une révolution dans l’espace sur une durée de 24000 ans. Le système solaire se déplace d’une manière circulaire autour d’une étoile (Alcyone) Krittika en Sanskrit (une étoile de l’amas des Pléiades) située à la périphérie de la constellation du Taureau. Elle est considérée comme l’étoile autour de laquelle tournent les Sept Systèmes Solaires. Les Pléiades sont ainsi le symbole de l’âme autour de laquelle tourne la roue de la vie.
Lors de ce long voyage au centre de la galaxie, le Soleil (l’âme) se rapproche de Vishnunābhi, le nombril de Vishnu ou pouvoir de préservation. Il s’en rapproche pendant 12000 ans qui correspond à la phase ascendante du cycle des yuga, puis s’en éloigne pendant 12000 ans de la phase descendante. Cette révolution des équinoxes que l’on nomme également une paire électrique ou un maha-yuga à une durée de 24000 ans. Elle est égale à 1 phase ascendante + 1 phase descendante.
En suivant les calculs de Sri Yukteshvarji, nous sommes dans l’ère de la Vierge depuis l’an 499 après JC. L’année 1699 comme nous l’avons dit, marque le début du Dwapara Yuga. En 2033 nous seront à 7° de la constellation de la Vierge. Examinons ce que cela signifie :
L’âge actuel est marqué par une augmentation de l’intelligence humaine et une quête de vérité et de connaissance. Il est associé à la vibration du chakra de la gorge et à la planète Mercure. Selon les Yoga Sutras de Patañjali ce lieu céleste tend à exciter Smṛti (la mémoire), qui nous entraîne dans des débats, des raisonnements et dans un monde d’illusions, de rêves et d’hallucinations. Un verset sanskrit dit Kanyecha Mayamati, ce qui signifie que le mental (mati) de la Vierge (Kanyā) produit maya (l’illusion).
L’ère de la Vierge est caractérisée par la purification, la perfection et la précision. Cela se manifeste par l’accroissement de la précision scientifique et technologique de l’humanité, ainsi que par notre quête de perfection personnelle et spirituelle. Toutefois, notre éloignement de Kṛttikā peut entraver notre sagesse. Une science médicale ou technologique dénuée de sagesse peut se révéler extrêmement dangereuse pour l’humanité.
Dans le Dwapara Yuga, le désir (kāma) imprègne notre existence. Cela nous place dans une situation ambivalente où nous cherchons à purifier nos énergies, tout en étant tentés par la satisfaction, qui nous pousse à la possession. Nous cherchons à dépolluer le monde, mais nous l’exploitons sans relâche. Le chaos qui nous submerge est la conséquence de nos égos sans fin. Les solutions que nous envisageons pour prétendument protéger l’humanité sont conçues dans un état d’agitation mentale suscité par le désir. En conséquence, il est impossible qu’elles fonctionnent efficacement. Pour une planète nettoyée, il faut d’abord purifier notre esprit de l’avidité qui l’asservit. Le mal doit être déraciné à sa source, il n’y a pas d’autre alternative.
En suivant les données de Sri Yukteshvarji, je me suis lancé dans des calculs: Si l’on considère le premier pada de Swati en Kali Yuga dans la constellation de la Balance comme l’époque de la naissance de Jésus Christ, alors le jour actuel correspond au quatrième pada d’Uttara Phalgunī dans la constellation de la Vierge en Dwapara Yuga.
Uttara Phalgunīs est un Nakṣatra, ou groupement d’étoiles fixes situé dans la constellation de la Vierge, gouverné par la planète Soleil. Selon l’astrologie indienne, le Soleil est considéré comme une planète pāpagraha, ou maléfique. Au niveau de l’individu supérieur, il représente l’âme, tandis qu’à un niveau inférieur, il incarne l’ego, qui entrave notre évolution. Étant donné la trajectoire que notre système solaire doit suivre avant de se rapprocher de Kṛttikā, le lieu de la sagesse, le Soleil mentionné ici semble symboliser l’ego qui cherche à exercer son pouvoir depuis environ un siècle.Cependant, la légende liée à ce lieu céleste nous laisse imaginer la victoire de la justice et de l’ordre sur le chaos et la tyrannie. Une issue victorieuse pour le respect du dharma.
Le Maha Yuga actuel suit une trajectoire rétrograde, remontant vers le début de la constellation de la Vierge. À mesure que nous nous rapprocherons de ses premiers degrés, nous pouvons nous attendre à une intensification et une évolution rapide dans les domaines tels que la recherche scientifique, la science médicale, les relations humaines et les illusions alimentées par la croissance du pouvoir de certains individus. Kāma (les désirs) nous poussant à désirer plus et encore plus pour la seule satisfaction du Soleil (égo).
Plus la Terre s’éloigne de Kṛttikā et plus les êtres se sentiront séparés de l’esprit cosmique (Puruṣa). Dans cette condition le mental malheureux perdu dans l’infini du cosmos crée le désir pour se rattacher et s’identifier à l’expérience de son fruit (le fruit du désir). En réalité il s’est juste perdu un peu plus loin.
Pour évoluer et s’élever au-delà des tendances tamasique du Dwapara yuga, il est crucial de suivre les enseignements de l’Ayurveda, qui nous enseignent que Buddhi, ou l’intelligence spirituelle, doit s’élever grâce à Sattva Guna, la qualité pure du mental. Cela permet de sortir de l’ombre de l’ignorance et de se libérer des limitations et des attachements qui nous retiennent dans cette ère.
Dans un autre temps, la nature était honorée en tant qu’entité vivante à part entière, et son respect était sacré. Malheureusement, notre époque moderne a perdu cette connexion, considérant souvent la nature comme une ressource à exploiter.
Dans l’étude d’un horoscope, nous prenons en compte les influences de la position opposée, car elle se reflète sur le sujet étudié. De même, l’esprit pur d’un être saint absorbera la lumière éclatante de l’âge d’or (Satya yuga).