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Saint Josaphat

Au XIIIe siècle, Jacques de Voragine, archevêque de Gênes, met par écrit dans sa Légende Dorée l’histoire de Saint Josaphat. Initialement traduit du géorgien au grec au Xe siècle, et très populaire au Moyen Âge, ce récit a inspiré plusieurs mystères et pièces de théâtre, jusqu’à la Renaissance où il apparaît dans une comédie de Shakespeare, Le Marchand de Venise. Saint Josaphat était alors inscrit dans le Martyrologe de l’Église romaine, qui fixait au 27 novembre le jour de sa fête. Encore aujourd’hui, les Orthodoxes le célèbrent le 26 août en Grèce, le 2 décembre en Russie. 

Saint Josaphat par Claire Chavaroche

Saint Josaphat, raconte Jacques de Voragine, est né en Inde. Fils d’un roi puissant nommé Avennir (ou Advenir), il grandit enfermé dans un magnifique palais. Le roi son père l’entoure de beaux jeunes gens qui ont interdiction de révéler au Prince l’existence de la souffrance, de la vieillesse et de la mort. Arrivé à l’âge adulte, Josaphat veut sortir du palais et voir le monde. Malgré les précautions prises par sa garde, il rencontre un lépreux, un infirme, un vieillard et un ermite. Dès lors, saisi de compassion face à la tragédie de toute vie humaine et déterminé à trouver la vraie joie, Josaphat s’engage dans la voie de la Sainteté.

Il apparaît donc que le Bouddha, car c’est bien son histoire, est vénéré en Chrétienté comme un Saint parmi d’autres. C’est l’avis d’un nombre respectable d’exégètes, Max Müller en tête. Il suppose que le nom Josaphat est une déformation du persan Budasif, traduction du sankrit Bodhisattva. Mais à Bagdad au VIIIe siècle, les poètes abbassides chantaient déjà l’épopée de Yudasaf. A l’origine des pérégrinations de la légende, l’on trouve en Inde des sūtras datées du IIe au IVe siècle racontant la vie d’un « presque Bouddha » nommé Yuz Azaf, qui aurait renoncé à atteindre l’Éveil pour pouvoir venir en aide aux Hommes, le temps d’une dernière réincarnation. Son tombeau se situe à Srinagar, dans la région du Cachemire. La tradition locale date sa construction au temps du roi Gopananda, donc au Ier siècle de notre ère. A l’intérieur d’icelui, l’on trouve une stèle indéniablement très ancienne, ornée de la représentation gravée de deux pieds marqués de cicatrices. Vers la fin du XIXe siècle, synthétisant les rumeurs qui parcourent l’Islam depuis sa fondation, le soufi Mirza Ghulam Ahmad affirme que ce tombeau est celui d’un certain… Jésus de Nazareth, qui aurait survécu à la crucifixion et voyagé jusqu’ici, où il serait mort à l’âge de 120 ans. Une opinion partagée aujourd’hui par 10 à 20 millions de musulmans dans le monde entier.

Saint Josaphat, vous qui nous enseignez la Lilâ, le jeu de Dieu au travers de l’illusion de toutes choses manifestées, priez pour nous.

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